Le blogue de la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales : des histoires du rétablissement, des expériences personnelles et des nouvelles concernant la santé mentale/ maladie mentale.

Tuesday, October 2, 2012

Face-à-Face avec Laurie Pinard


Bonjour, mon nom est Laurie et je vis avec une maladie mentale. Mon histoire est à propos de l’espoir. Mon histoire est à propos du combat. Je suis une femme de 44 ans, qui a combattu le désespoir et l’obscurité afin de retrouver la santé. J’ai perdu tout ce que j’avais et j’ai presque perdu la vie. Je suis ici pour donner de l’espoir à quiconque souffrant de maladie mentale, car il est possible de se sentir mieux et de mener une vie productive et pleinement satisfaisante.

J’avais une bonne qualité de vie, mais j’ai tout perdu – ma carrière en politique, mon argent, mes biens et la plupart de mes relations à cause de la maladie mentale. Pendant des années, j’ai souffert de trouble bipolaire, jusqu’à ce que je touche le fond en 2009. À plus d'une reprise, j’ai tenté de me suicider et j’ai été hospitalisée à répétition. Ce n’est pas avant la quarantaine que j’ai admis avoir besoin d’aide et que j’en ai demandé.

Jamais je n’ai pensé que je pourrais aller mieux. Je n’ai jamais cru en l’espoir ou en la possibilité d’une existence saine. Tout ce que je voyais, c’était l’obscurité. Mon esprit ne fonctionnait pas. Mon corps éprouvait de la douleur constamment. J’étais une personne brisée. Comment cela pourrait-il être possible que je puisse un jour me sentir mieux? Enfin, j’avais tort et lentement mais sûrement, j’ai retrouvé ma santé et je suis revenue à mes sens.

La voie du mieux-être a débuté tranquillement. Au fil des jours, j’ai mis un pied devant l’autre et j’ai progressé vers la stabilité. Un bon psychiatre, un incroyable thérapeute, l’appui affectueux de mes parents, un régime stable composé de suppléments nutritionnels, beaucoup de sommeil réparateur ainsi que beaucoup d’exercice physique figurent parmi l’aide que j’ai reçue. Toutefois, l’unique et le plus important élément de mon rétablissement était moi. J’ai finalement décidé d’être responsable de chaque aspect de ma vie, de ma maladie, de mon rétablissement, de mon traitement – absolument tout. C’est cette décision d’affronter mes peurs et de choisir de vivre au lieu de rester dans l’obscurité qui a fait la différence dans mon rétablissement. J’ai décidé de changer mon attitude. Je suis passée de victime de la maladie mentale à championne d’un mode de vie sain et ce, en dépit d’une invalidité mentale.

Être responsable signifiait travailler fort, plus que je n’avais travaillé auparavant. Cela signifiait me lever lorsque je ne le voulais pas, faire face à mes peurs lorsque j’étais terrifiée et repousser mes limites malgré les difficultés. La clé pour retrouver ma santé et pour me rétablir fut d’accepter ma responsabilité et de combattre pour la vie que je rêvais. Je voulais être en santé, forte, indépendante et je voulais m’épanouir. La seule façon qui me permettrait d’atteindre ces buts était de combattre  – combattre, combattre, combattre !

Aujourd’hui, je suis fière de dire que je suis professeure de course à pied et je motive les autres. Je suis aussi retournée à l’université dans le domaine du travail social. Je veux devenir travailleuse sociale afin d’aider les autres qui, comme moi, livrent bataille avec les problèmes de la maladie mentale. Je souffre toujours de trouble bipolaire, mais aujourd’hui, j’ai appris à vivre avec ce trouble et j’ai appris à me créer une vie où je peux m’épanouir. Chaque journée demeure ardue, mais depuis que j’ai pris la décision d’affronter mes peurs et d’accepter des défis difficiles, j’ai développé la force de travailler avec mon invalidité et de faire face à la vie. Quiconque, absolument quiconque, peut revenir des tréfonds du désespoir afin de vivre et de s’épanouir. Je l’ai fait.

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