Le blogue de la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales : des histoires du rétablissement, des expériences personnelles et des nouvelles concernant la santé mentale/ maladie mentale.

Friday, May 30, 2014

Le système de justice pénale; le plus grand prestataire de soins de santé mentale au pays

La loi touche presque tous les aspects de notre vie. Nous avons des lois qui réglementent les activités courantes, telles que conduire une voiture et louer un appartement et des lois qui s’appliquent aux crimes, tels que le vol et d’autres menaces et défis pour la société. Le système de justice pénale représente toutes les interactions possibles entre le système de justice et les policiers, les salles d’audience et les prisons, jusqu’aux programmes de réhabilitation gérés par l’État, les services de probation et les maisons de transitions. L’impact économique du système de justice pénale au Canada représente un coût moyen de 259,05 $ par jour pour l’incarcération d’un détenu dans un pénitencier fédéral. Si on considère que la peine d’emprisonnement dans un pénitencier fédéral est d’un minimum de deux ans, chaque détenu coûte aux contribuables canadiens 189 106,50 par année. L’objectif du système de justice pénale devrait toujours être axé sur la réhabilitation et la réintégration à la vie normale après la détention.

Cependant, le nombre de personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale qui se retrouvent dans le système de justice pénale augmente et la prédominance de la maladie mentale dans les prisons est sensiblement plus élevée que dans le reste de la population. Les prisons et les pénitenciers du Canada deviennent rapidement les plus grands prestataires de soins de santé mentale au pays.


Les soins de santé mentale sont insuffisants dans les prisons et les centres de détentions canadiens, et de nombreux détenus ayant des problèmes de santé mentale sont mis en isolement correctionnel pour leur protection, en raison de leur incapacité de s’adapter aux cadres carcéraux réguliers. Les personnes qui sont libérées des établissements correctionnels et qui indiquent qu’elles sont victimes de préjugés en raison de leur implication avec la justice de justice pénale, sont souvent « négligées » ou « rejetées » par les services communautaires en santé mentale. Prenons le cas de Trevor comme exemple.

 Trevor a fréquenté les prisons depuis son adolescence et il a maintenant 35 ans. Il a été diagnostiqué comme souffrant de troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF), de schizophrénie, et de troubles de personnalité antisociale. Il a également subi une blessure au cerveau. Bien qu’il habite dans une maison de transition, son professionnel de la santé mentale a aidé Trevor à décrocher un emploi par l’intermédiaire des services d’aide à l’emploi pour les personnes atteintes de maladie mentale. Trevor a pu établir une routine quotidienne personnelle qui incluait d’aller marcher, de lire et de faire sa propre cuisine. Le professionnel de la santé mentale a aidé Trevor à mieux comprendre la maladie mentale et il lui a enseigné des stratégies d’adaptation pour répondre aux exigences quotidiennes en dehors du cadre carcéral.

Avec les données scientifiques disponibles démontrant l’efficacité des services pour les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, et l’amélioration de la santé mentale réduisant ainsi les chances d’être impliqué dans le système de justice de justice pénale, « la question n’est pas à savoir si un traitement efficace existe, mais s’il est systématiquement disponible pour les personnes qui en ont besoin et si ces personnes souhaitent ou non bénéficier d’un traitement ». Lorsque les services sont disponibles et que le détenu a accès à ces services, le retour à la vie normale en dehors du cadre carcéral est possible. Un investissement fédéral est nécessaire afin d’assurer que les personnes vulnérables ne soient dépourvues des services en santé mentale dont elles ont besoin.



Obtenu après de l’Association canadienne des ergothérapeutes. Pour de plus amples renseignements, visitez le www.caot.ca

Friday, February 14, 2014

Le traitement pour les problèmes de santé/maladie mentale est plus qu’un médicament


Vérité numéro 1
L’accès équitable aux services de psychologie dans l’ensemble du Canada pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale et de maladies mentales n’existe pas! La disponibilité des différents types de traitements varie grandement d’un endroit à l’autre.

Vérité numéro 2
Les services de psychologie ne sont pas financés par les régimes provinciaux d’assurance‑maladie, ce qui les rend inaccessibles aux Canadiens à revenus modestes ou à ceux qui n’ont pas d’assurances. Ceci, malgré le fait que certains des traitements les plus efficaces pour les troubles mentaux communs sont d’ordre psychologique, comme la thérapie cognitivo-comportementale.

Les médicaments antipsychotiques ont prouvé être essentiels pour soulager les symptômes psychotiques de schizophrénie et les psychoses (hallucinations et délires). Toutefois, ils ne soulagent pas toujours les symptômes comportementaux de la maladie. Beaucoup éprouvent une très grande difficulté à communiquer, à se motiver, à s’occuper d’eux même et à établir et maintenir des relations avec les autres. En outre, en raison que les patients atteints de schizophrénie tombent souvent malade à l’étape la plus importante de leur vie pour développer une carrière (de 18 à 35 ans), ils sont moins susceptibles de suivre la formation requise pour occuper des emplois spécialisés. Par conséquent, beaucoup de personnes atteintes de schizophrénie éprouvent des difficultés, non seulement au niveau de leurs pensées et de leurs émotions, mais elles n’ont aucune compétence sociale et professionnelle et n’ont acquis aucune expérience.

Ce sont pour ces problèmes psychologiques, sociaux et professionnels que les traitements psychologiques et psychosociaux peuvent faire la plus grande différence. Il existe de nombreuses formes de thérapie psychosociale pour les personnes atteintes de schizophrénie et la plupart visent à améliorer le comportement social du patient — que ce soit dans un hôpital, dans la collectivité, à la maison ou au travail. Voici quelques-unes de ces approches.

Réhabilitation. Ceci comprend un vaste éventail d’interventions non médicales pour les personnes atteintes de schizophrénie. Les programmes de réhabilitation sont axés sur la formation sociale et professionnelle afin d’aider les patients actuels et les anciens patients à surmonter leurs difficultés dans ces domaines. Les programmes peuvent inclure l’orientation professionnelle, la formation à l’emploi, la résolution de problèmes et les compétences de base en gestion de l’argent, l’utilisation des transports publics et l’apprentissage social. Ces approches sont importantes à la réussite du traitement de la schizophrénie qui est axé sur la collectivité en raison qu’elles procurent aux patients les compétences nécessaires pour mener une vie productive à l’extérieur de l’univers confiné d’un hôpital psychiatrique.

Psychothérapie individuelle. Cette thérapie implique que le patient doit avoir des entretiens réguliers avec un professionnel de la santé mentale, comme un psychiatre, un psychologue, un travailleur social en psychiatrie ou une infirmière. Les séances peuvent porter sur des problèmes actuels ou antérieurs, des expériences, des pensées, des émotions ou des relations. En partageant leurs expériences avec une personne formée et emphatique — en parlant de leur univers avec une personne de l’extérieur —, les personnes atteintes de schizophrénie ou de psychose peuvent arriver à mieux se comprendre eux-même et à mieux comprendre leurs problèmes. Elles peuvent également apprendre à différencier ce qui est réel de ce qui n’est pas réel et déformé.

Des études récentes ont indiqué que la psychothérapie individuelle de soutien, orientée sur la réalité et les approches cognitivo-comportementales qui enseignent des techniques d’adaptation et de résolution de problèmes peuvent être bénéfiques pour les patients en consultation externe atteints de schizophrénie. Cependant, la psychothérapie n’est pas un substitue pour un médicament antipsychotique, mais elle est particulièrement efficace lorsque le médicament a d’abord soulagé les symptômes psychotiques du patient.

La « psychopédagogie » en famille consiste à enseigner diverses stratégies d’adaptation et des aptitudes de résolution de problèmes; elle peut également aider les familles à mieux venir en aide à leurs proches en difficulté et contribuer à obtenir des meilleurs résultats pour le patient.
Très souvent, les patients atteints de schizophrénie obtiennent leur congé de l’hôpital et retournent dans leurs foyers; il est donc important que les membres de la famille en apprennent le plus possible sur la schizophrénie et qu’ils comprennent les difficultés et les problèmes liés à cette maladie. Il est également utile que les membres de la famille envisagent des façons de réduire au minimum les chances de rechute du patient — par exemple, en utilisant différentes stratégies sur l’adhésion au traitement — et en connaissant les différents services disponibles pour les patients en consultation externe et leurs familles au cours de la période suivant l’hospitalisation.

(Adapté de « Psychosocial Treatments for Schizophrenia » de la NATIONAL INSTITUTE OF MENTAL HEALTH)



Wednesday, January 29, 2014

La nouvelle présidente de la campagne de l'ACMMSM pour 2014

En tant que coprésidents de l'Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale (ACMMSM), nous avons l'immense plaisir de vous présenter la nouvelle présidente de la campagne de l'ACMMSM pour 2014 : Florence Budden! Florence s'est engagée avec enthousiasme dans ce rôle, ce qui aura sûrement un effet positif dans les campagnes de cette année et, sans aucun doute, inspirera un plus grand nombre de Canadiens à se joindre à la conversation.


Dave Gallson et John Higenbottam, coprésidents de l'ACMMSM.


Bonjour, mon nom est Florence Budden et je suis infirmière en soins psychiatriques, de Terre-Neuve et Labrador. C'est avec plaisir que je me présente devant vous aujourd'hui en tant que présidente de la campagne de 2014 pour l'ACMMSM. J'ai commencé ma carrière infirmière à T.-N.-L. à l'hôpital Waterford en 1988 après avoir terminé mes études à la Memorial University School of Nursing. En 1998, j'ai commencé à enseigner au Centre for Nursing Studies où je donnais une formation sur les soins cliniques en santé mentale aux étudiants en technique infirmière et en soins infirmiers, de même que d'autres formations sur la promotion de la santé et sur les soins aux aînés. Je détiens un certificat de l'Association des infirmières et infirmiers du Canada en santé mentale et soins psychiatriques. En septembre 2012, l'Association des infirmières et infirmiers du Canada a fait valoir mes compétences dans le domaine de la santé mentale.

J'ai fait du bénévolat toute ma vie. En 1999, j'ai œuvré auprès de la Schizophrenia Society of NL (SSNL) (Société de schizophrénie de Terre-Neuve et Labrador). Depuis, j'ai occupé divers postes au sein de la SSNL et de la Société de schizophrénie du Canada (SSC). Entre autres, j'ai été vice-présidente de la SSNL (2002-2004), présidente de la SSNL (2004-2011), présidente du comité de défense des droits de la SSC (2003-2009) pour n'en nommer que quelques-uns. Je suis la présidente actuelle de la SSC, de même que membre du conseil de la Fondation de la Société canadienne de schizophrénie.

J'ai représenté la SSC avec l'Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale (ACMMSM) depuis 2011. Je participe aux activités du Comité des affaires publiques de l'ACMMSM. En 2013, j'ai siégé au comité de sélection pour la campagne de sensibilisation sur les Visages de la maladie mentale.

Ce lien avec le travail de bénévolat est en résumé la raison pour laquelle je désire me joindre à l'ACMMSM à titre de la nouvelle présidente de la campagne pour 2014. Je crois fermement que les vies peuvent être changées, que le rétablissement est possible et que le système de santé mentale au Canada peut être amélioré, mais seulement si nous travaillons ensemble en tant que pays pour y arriver. Tout au long de ma vie, j'ai toujours cru que je devais agir personnellement pour changer les choses que je voulais voir changer dans le monde.

La campagne des champions de la santé mentale rend hommage aux Canadiens qui ont fait des contributions remarquables dans le domaine de la santé mentale au Canada. Grâce à cette campagne, l'ACMMSM contribue à poursuivre la conversation au sujet de la maladie mentale dans toutes les régions. Je crois que ce rôle me convient tout à fait, car tous ceux qui me connaissent bien savent à quel point j'aime parler!!! Nous devons poursuivre le débat public sur la santé mentale et la maladie mentale en vue de réduire la stigmatisation et d'améliorer l'accès aux services de santé mentale. Cette campagne permet de créer un réseau de défenseurs inspirants pour la cause de la santé mentale et souligne l'approche « tout est possible » des Canadiens.

Grâce à la campagne des Visages de la maladie mentale et les activités de la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales (SSMM), nous poursuivrons la conversation sur la maladie mentale et la santé mentale en présentant aux Canadiens cinq personnes inspirantes qui représentent des exemples positifs du rétablissement de la maladie mentale et qui partagent leurs histoires pour aider les autres dans leur cheminement vers le rétablissement, et pour créer un environnement, partout au Canada, qui facilite le rétablissement de la maladie mentale.

Je suis très enthousiaste à l'idée de participer aux campagnes de cette année et d'aider à faire avancer la cause de la santé mentale en tant que présidente de la campagne pour 2014.