Bonjour, mon nom est Laurie et je vis avec une maladie
mentale. Mon histoire est à propos de l’espoir. Mon histoire est à propos du
combat. Je suis une femme de 44 ans, qui a combattu le désespoir et
l’obscurité afin de retrouver la santé. J’ai perdu tout ce que j’avais et j’ai
presque perdu la vie. Je suis ici pour donner de l’espoir à quiconque souffrant
de maladie mentale, car il est possible de se sentir mieux et de mener une vie
productive et pleinement satisfaisante.
J’avais une bonne qualité de vie, mais j’ai tout perdu
– ma carrière en politique, mon argent, mes biens et la plupart de mes
relations à cause de la maladie mentale. Pendant des années, j’ai souffert de
trouble bipolaire, jusqu’à ce que je touche le fond en 2009. À plus d'une
reprise, j’ai tenté de me suicider et j’ai été hospitalisée à répétition. Ce
n’est pas avant la quarantaine que j’ai admis avoir besoin d’aide et que j’en
ai demandé.
Jamais je n’ai pensé que je pourrais aller mieux. Je
n’ai jamais cru en l’espoir ou en la possibilité d’une existence saine. Tout ce
que je voyais, c’était l’obscurité. Mon esprit ne fonctionnait pas. Mon corps
éprouvait de la douleur constamment. J’étais une personne brisée. Comment cela
pourrait-il être possible que je puisse un jour me sentir mieux? Enfin, j’avais
tort et lentement mais sûrement, j’ai retrouvé ma santé et je suis revenue à
mes sens.
La voie du mieux-être a débuté tranquillement. Au fil
des jours, j’ai mis un pied devant l’autre et j’ai progressé vers la stabilité.
Un bon psychiatre, un incroyable thérapeute, l’appui affectueux de mes parents,
un régime stable composé de suppléments nutritionnels, beaucoup de sommeil
réparateur ainsi que beaucoup d’exercice physique figurent parmi l’aide que
j’ai reçue. Toutefois, l’unique et le plus important élément de mon
rétablissement était moi. J’ai finalement décidé d’être responsable de chaque
aspect de ma vie, de ma maladie, de mon rétablissement, de mon traitement –
absolument tout. C’est cette décision d’affronter mes peurs et de choisir de
vivre au lieu de rester dans l’obscurité qui a fait la différence dans mon
rétablissement. J’ai décidé de changer mon attitude. Je suis passée de victime
de la maladie mentale à championne d’un mode de vie sain et ce, en dépit d’une
invalidité mentale.
Être responsable signifiait travailler fort, plus que
je n’avais travaillé auparavant. Cela signifiait me lever lorsque je ne le
voulais pas, faire face à mes peurs lorsque j’étais terrifiée et repousser mes
limites malgré les difficultés. La clé pour retrouver ma santé et pour me
rétablir fut d’accepter ma responsabilité et de combattre pour la vie que je
rêvais. Je voulais être en santé, forte, indépendante et je voulais m’épanouir.
La seule façon qui me permettrait d’atteindre ces buts était de combattre – combattre, combattre, combattre !
Aujourd’hui, je suis fière de dire que je suis
professeure de course à pied et je motive les autres. Je suis aussi retournée à
l’université dans le domaine du travail social. Je veux devenir travailleuse
sociale afin d’aider les autres qui, comme moi, livrent bataille avec les
problèmes de la maladie mentale. Je souffre toujours de trouble bipolaire, mais
aujourd’hui, j’ai appris à vivre avec ce trouble et j’ai appris à me créer une
vie où je peux m’épanouir. Chaque journée demeure ardue, mais depuis que j’ai
pris la décision d’affronter mes peurs et d’accepter des défis difficiles, j’ai
développé la force de travailler avec mon invalidité et de faire face à la vie.
Quiconque, absolument quiconque, peut
revenir des tréfonds du désespoir afin de vivre et de s’épanouir. Je l’ai fait.
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