Mon
nom est Sandra Yuen MacKay et je souffre de trouble schizoaffectif, une
combinaison de schizophrénie et de trouble de l’humeur. L’apparition de ma
maladie au début de l’adolescence a été graduelle – tellement graduelle que je
croyais que les voix et les idées dans ma tête étaient réelles. Même après
avoir été diagnostiquée, ces fausses croyances étaient enracinées en moi. J’ai
quand même continué à prendre ma médication et j’ai lutté autant que j’ai pu
afin de vivre une vie aussi normale que possible. Chaque fois que j’étais en
période de crise ou que je me retrouvais à l’hôpital, ma famille souffrait avec
moi. C'est à l'âge de 32 ans, lors de ma dernière rechute importante que j’ai
réalisé que je devais changer ma négativité et mon attitude autocritique si je
voulais m’améliorer. J’ai commencé à nager et je me suis entraîné au gymnase,
j’ai pratiqué le dialogue interne positif, j’ai appris des choses sur le
rétablissement et j’ai ravivé mon intérêt pour la peinture. J’ai commencé à
écrire et à être publiée. Je me suis fait des amis. Le rétablissement
signifiait pour moi avoir un objectif et être heureuse dans la vie; cela
signifiait, trouver ma place et être incluse socialement. Je me suis redéfinie
en tant qu’artiste, écrivaine et conférencière. En devenant proactive dans mon
propre rétablissement et en aidant les autres en racontant mon histoire, j’ai
évolué en une Sandra plus confiante, plus résistante et plus mature.
Aujourd’hui, lorsque j’ai une pensée
perturbatrice, je me questionne. Est-ce bien réel ou s’agit-il de paranoïa?
Est-ce similaire à d’autres illusions éprouvées dans le passé? Suis-je anxieuse
à propos de quelque chose qui peut me porter à avoir un symptôme?
Chaque personne a une histoire
différente. Certaines personnes vivent avec la maladie mentale et ne peuvent
pas travailler, ne peuvent pas s’acheter de nourriture ni subvenir à leurs
autres besoins, même en recevant des prestations d’invalidité. Je crois
toutefois qu’avec de nouveaux médicaments, une amélioration des soins et du
soutien ainsi qu’une augmentation du financement gouvernemental, le
rétablissement est possible. Si les besoins essentiels de ces personnes sont
comblés, elles ont une meilleure chance de s’en sortir. En
Colombie-Britannique, le Vancouver
Coastal Health a ouvert plus de 200 nouveaux lits en soins tertiaires pour
les personnes atteintes de maladies mentales. Cette initiative offrira des
soins holistiques à ces personnes en plus de leur fournir les outils
nécessaires pour qu’elles puissent se réintégrer dans la communauté
lorsqu’elles seront prêtes. Il reste cependant encore du travail à faire.
Plus tôt une personne recevra de
l’aide, meilleur sera le pronostic. Dans mon cas, l’appui de ma famille et de
mes amis a été crucial. Tout d’abord, j’ai dû croire en moi, me renseigner sur
la maladie mentale et me créer une trousse à outils de bien-être, incluant un
programme de maintien quotidien afin de me sentir bien, maîtriser le stress,
disposer de stratégies d’adaptation et avoir accès à une médication appropriée.
Je prends conscience de mes petits accomplissements et je remplace
l’autostigmatisation avec une meilleure image de moi-même. Je m’ouvre aussi à
de nouveaux défis.
Cette année, j’ai également reçu le
prix Courage to Come Back, dans la
catégorie de la santé mentale pour les personnes qui ont affronté de graves
difficultés, qui se sont relevées et qui ont contribué quelque chose à la
communauté.
Afin d’en apprendre davantage sur
mon mémoire My Schizophrenic Life :
The Road to Recovery from Mental Illness et sur mon art, visitez mon blogue
à : http://symackay.blogspot.com