Vérité numéro 1
L’accès équitable aux services de psychologie dans l’ensemble du
Canada pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale et de
maladies mentales n’existe pas! La disponibilité
des différents types de traitements varie grandement d’un endroit à l’autre.
Vérité numéro 2
Les services de psychologie ne sont pas
financés par les régimes provinciaux d’assurance‑maladie, ce qui les rend
inaccessibles aux Canadiens à revenus modestes ou à ceux qui n’ont pas d’assurances.
Ceci, malgré le fait que certains des traitements les plus efficaces pour les
troubles mentaux communs sont d’ordre psychologique, comme la thérapie cognitivo-comportementale.
Les médicaments antipsychotiques ont prouvé
être essentiels pour soulager les symptômes psychotiques de schizophrénie
et les psychoses (hallucinations et délires). Toutefois, ils ne soulagent pas
toujours les symptômes comportementaux de la maladie. Beaucoup éprouvent une
très grande difficulté à communiquer, à se motiver, à s’occuper d’eux même et à
établir et maintenir des relations avec les autres. En outre, en raison que les
patients atteints de schizophrénie tombent souvent malade à l’étape la plus
importante de leur vie pour développer une carrière (de 18 à 35 ans), ils sont
moins susceptibles de suivre la formation requise pour occuper des emplois
spécialisés. Par conséquent, beaucoup de personnes atteintes de schizophrénie éprouvent
des difficultés, non seulement au niveau de leurs pensées et de leurs émotions,
mais elles n’ont aucune compétence sociale et professionnelle et n’ont acquis
aucune expérience.
Ce sont pour ces problèmes psychologiques,
sociaux et professionnels que les traitements psychologiques et psychosociaux
peuvent faire la plus grande différence. Il existe de nombreuses formes de
thérapie psychosociale pour les personnes atteintes de schizophrénie et la
plupart visent à améliorer le comportement social du patient — que ce soit dans
un hôpital, dans la collectivité, à la maison ou au travail. Voici
quelques-unes de ces approches.
Réhabilitation. Ceci comprend un vaste éventail d’interventions non
médicales pour les personnes atteintes de schizophrénie. Les programmes de
réhabilitation sont axés sur la formation sociale et professionnelle afin d’aider
les patients actuels et les anciens patients à surmonter leurs difficultés dans
ces domaines. Les programmes peuvent inclure l’orientation professionnelle, la
formation à l’emploi, la résolution de problèmes et les compétences de base en
gestion de l’argent, l’utilisation des transports publics et l’apprentissage
social. Ces approches sont importantes à la réussite du traitement de la
schizophrénie qui est axé sur la collectivité en raison qu’elles procurent
aux patients les compétences nécessaires pour mener une vie productive à l’extérieur
de l’univers confiné d’un hôpital psychiatrique.
Psychothérapie individuelle. Cette thérapie implique que le patient doit
avoir des entretiens réguliers avec un professionnel de la santé mentale, comme
un psychiatre, un psychologue, un travailleur social en psychiatrie ou une
infirmière. Les séances peuvent porter sur des problèmes actuels ou antérieurs,
des expériences, des pensées, des émotions ou des relations. En partageant
leurs expériences avec une personne formée et emphatique — en parlant de leur
univers avec une personne de l’extérieur —, les personnes atteintes de
schizophrénie ou de psychose peuvent arriver à mieux se comprendre
eux-même et à mieux comprendre leurs problèmes. Elles peuvent également
apprendre à différencier ce qui est réel de ce qui n’est pas réel et déformé.
Des études récentes ont indiqué que la
psychothérapie individuelle de soutien, orientée sur la réalité et les approches
cognitivo-comportementales qui enseignent des techniques d’adaptation et de
résolution de problèmes peuvent être bénéfiques pour les patients en
consultation externe atteints de schizophrénie. Cependant, la psychothérapie n’est
pas un substitue pour un médicament antipsychotique, mais elle est
particulièrement efficace lorsque le médicament a d’abord soulagé les symptômes
psychotiques du patient.
La « psychopédagogie » en famille consiste à enseigner diverses stratégies d’adaptation
et des aptitudes de résolution de problèmes; elle peut également aider les
familles à mieux venir en aide à leurs proches en difficulté et contribuer à
obtenir des meilleurs résultats pour le patient.
Très souvent, les patients atteints de
schizophrénie obtiennent leur congé de l’hôpital et retournent dans leurs foyers;
il est donc important que les membres de la famille en apprennent le plus
possible sur la schizophrénie et qu’ils comprennent les difficultés et les
problèmes liés à cette maladie. Il est également utile que les membres de la
famille envisagent des façons de réduire au minimum les chances de rechute du
patient — par exemple, en utilisant différentes stratégies sur l’adhésion au
traitement — et en connaissant les différents services disponibles pour les
patients en consultation externe et leurs familles au cours de la période
suivant l’hospitalisation.