Le Blue Veil ne
doit pas opprimer,
alors je vous prie d’écouter et d’apprendre, car vous
pourriez changer une vie.
-The Blue Veil,
2012, Leigh Turgeon
Depuis longtemps,
j’ai moi-même lutté contre la dépression. Au début, je n’étais pas consciente
de ce qui m’arrivait et je me sentais terriblement seule, même en étant avec
une foule de personnes. J’avais envie de pleurer pendant que mes amis riaient. J’ai
ensuite tenté d’obtenir de l’aide, mais je me suis fait dire que je devrais
prendre des médicaments pour le reste de ma vie, une nouvelle qui, en soi,
était encore plus déprimante. Je m’enfonçais de plus en plus dans un gouffre,
complètement seule, et je n’arrivais plus à revenir en arrière ou à changer de
voie; je sombrais désespérément dans la dépression.
Un soir, l’une des
rare occasions que je sortais avec mes amis, j’étais assise là, autour d’une
table, et j’ai soudain réalisé qu’aucune de mes amies les plus proches, ni mes
confidentes, ni mes anciennes camarades de chambre n’avaient idée du tumulte
intérieur qui m’habitait. J’avais réussi à « voiler »
cette douleur à leurs yeux, jusqu’à ce je m’isole complètement dans ma
tristesse. J’avais un grand besoin de me rapprocher de nouveau de ces femmes. En
les observant autour de la table, j’enviais leur bonheur. Donc, à ce moment
précis, j’ai laissé échapper : « et puis, je souffre de
dépression...ça dure depuis un bon moment...et je vais écrire un livre là‑dessus
et le titre sera « The Blue Veil » (Le voile bleu). Tout le monde est
resté bouche bée devant ma déclaration, mais quel soulagement! Voilà comment
« The Blue Veil » est né.
Je ne souhaite à
personne de vivre ce que j’ai ressenti, seule et aussi renfermée et incomprise
que je l’ai été. J’ai voulu accroître la sensibilisation à la dépression sur trois
niveaux. Les trois niveaux de sensibilisation dont je parle sont la prise de
conscience personnelle, la sensibilisation à la dépression auprès de la famille
et des amis qui côtoient une personne dépressive et la sensibilisation à la
dépression dans la communauté, tels que le milieu de travail, communautaire ou
scolaire.
Pour ma part, je ne
suis qu’une personne. Bien que mon but soit que « The Blue Veil » ait une portée mondiale, je choisis de
soutenir quinze organismes de sensibilisation à la dépression avec les profits
du livre, car ce sont tous des organismes qui offrent un soutien aux personnes
souffrant de dépression et d’anxiété et aux victimes délaissées par le suicide.
La plupart sont des organismes nationaux qui représentent six pays différents,
dont les États‑Unis, l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande, le Canada et
l’Australie. Tous sont des organismes bien établis et légitimes qui ont apporté
de l’aide à des centaines de milliers de personnes et je suis fière de me joindre
à eux pour raconter mon histoire et mon expérience. Je n’ai jamais eu
l’intention d’écrire ce livre pour faire de l’argent. Je l’ai écrit afin que
plus personne ne se sente prisonnier derrière le « voile bleu »,
étouffé par la dépression comme je l’ai été en cette soirée passée avec mes
amies, lorsque j’ai réalisé qu’aucune de
mes amies les plus proches n’était au
courant du tumulte intérieur qui m’habitait.
Pour ma part, il
s’avère que je n’aurai pas à prendre des médicaments toute ma vie. Saviez-vous
que la dépression peut être en rémission? Je chemine maintenant dans une voie
plus éclairée et je suis consciente que je peux emprunter n’importe quel
chemin. Tout ce que je sais, c’est que je continuerai d’aller de l’avant,
toujours de l’avant.